Hypersensibilité ou richesse intérieure

 

Hypersensible ou hyposensible ?

L’hypersensibilité est pour moi,  un mot pour parler de notre nature sensible d’être humain depuis le point de vue d’une société coupée d’elle même… où les personnes qui ressentent des sensations, des émotions, qui sont simplement en lien avec la vie sont considérée comme ayant « trop » de sensibilité, comme « différentes » d’une sois disant normalité « hyposensible ».

Je crois que nous sommes tous des Êtres dotés d’une extrême sensibilité, capacité de ressentir.

Mais beaucoup d’entre nous ont fermés leurs canaux de perceptions, pour se protéger souvent depuis l’enfance de tout un flot d’informations sensorielles et emotionelles trop difficiles à gérer, face à tant de violence, de beauté et d’intensité de vie.

Oui par rapport aux critères de notre société, je suis hypersensible et la plupart des personnes qui j’accompagne, si ce n’est toutes, le sont aussi.

Cette très grande sensibilité nous a souvent amené à vivre le rejet, l’incompréhension, les jugements et nous nous sommes comme « sur-adaptés  » à cette société en trouvant des béquilles pour survivre.

Comme le disait Jiddu Krishnamurti « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade. »

Qu’est ce que l’hypersensibilité ?

Comme beaucoup d’entre vous qui me liront certainement, j’ai toujours été sensible à l’espace du cœur, à la beauté et à l’harmonie, au sens qu’ont les choses, à la justice, aux énergies des autres qui m’entourent. J’ai toujours été en lien avec cette dimension collective, me sentant comme une cellule de ce grand corps humain.

Et j’ai mis du temps à comprendre que tout le monde ne ressentais pas les choses de la même manière que moi.

Je n’ai pas vécu de gros traumatismes dans ma vie, j’ai grandi dans une famille aimante, je n’ai jamais manqué de rien materiellement. Et pourtant j’ai pu me sentir très mal étant plus jeune, tellement perdue dans ce monde que je ne comprenais pas alors que «  j’avais tout pour être heureuse, comme on dit;) »

En fait pour ma sensibilité, tant de choses en apparence très banales, anodines ont été vécues avec une très grande violence. J’ai senti si souvent tant de décalage entre ce qu’on me disais depuis une sphère mentale et ce que je ressentais en moi, sans avoir la possibilité de comprendre et encore moins de dire ce que je ressentais.

Une autre caractéristique des hypersensibles est de ne pas pouvoir tricher avec eux-même, ni de faire des compromis dans leur vie ou leurs relations.

Ils avons un besoin d’authenticité tellement grand, qu’il leur est impossible de faire des choses qui ne sont pas complètement en accord avec eux-même.

S’autoriser à ressentir ses émotions

Le propre de l’Être sensible est de ressentir, et le monde émotionnel a souvent une place prépondérante dans sa vie.

Pourtant nous n’avons pas été habitué à accueillir nos émotions, comme des signaux, des messagers de nos besoins et aspirations profondes qui ne sont pas nourris. Je vois encore beaucoup de personnes  se sentir mal à l’aise face à quelqu’un qui pleure ou qui exprime de la colère.

L’émotion n’a pas besoin qu’on la plaigne, qu’on lui trouve des solutions, qu’on lui donne des conseils. Elle a juste besoin d’être accueillie, reconnue, rejointe là ou elle est.

Tu as le droit de sentir ce que tu sens en cet instant même, quoi que ce soit.

Tu as le droit de ressentir tout ce que tu as pu juger comme négatif, pas important, pas digne d’attention.

Tu as le droit de ressentir la culpabilité, la haine, la rancœur, la peur, le désespoir, l’impuissance, la colère, la détresse, la manipulation, la jalousie en toi.

Tu as la possibilité d’aller rencontrer la violence, l’exigence, l’intransigeance de certaines instances en toi qui font parfois régner leur loi inconsciemment.
Cela ne veux pas dire que tu as un problème ou que tu as raté quelque chose dans ta vie.

Ce que tu ressens ne définit pas qui tu es véritablement, et ne fais pas de toi une bonne ou une mauvaise personne.

Ce ne sont que les histoires que tu te racontes à ce propos qui te font souffrir. Tu peux accueillir toutes ces émotions remontant à la surface depuis la lumière légère de ton Être, comme un vieil ami qui revient à la maison.

La fuite de l’hypersensibilité

Plus on vient dans cette écoute profonde intérieure, plus on peux voir à quel point nous sommes si souvent en refus des émotions ou sensation qui viennent nous rencontrer.

La première fuite est sans doute celle dans le mental, qui vient « récupérer » l’expérience, en faire une histoire, une analyse, une explication….

Il y a beaucoup de distractions possible. De nombreuses techniques ou concetps spirituels peuvent être comme des fuites pour ne pas aller ressentir vraiment ce qui peux être douloureux, difficile, confrontant, des blessures très profondes…. Et je sais de quoi je parle;)

Pendant des années quand quelque chose de désagréable venait me rencontrer je cherchais à l’apaiser voire la faire disparaître, et j’ai acquis tout tas de super outils pour cela 😉

Mais finalement ce n’étais qu’un pansement ou un baume que je mettais pour apaiser les cris de mon âme. Et en même temps ils m’ont permis de trouver de plus en plus d’espaces de sécurité en moi.

Combien de fois dans ma vie, j’ai pu me sentir mal à l’aise, sans oser me l’avouer, en essayant de faire comme si ce mal être n’existait pas. Je croyais qu’il y a avait quelque chose qui n’allait pas avec moi, que j’avais un problème.

J’ai tant lutté et été en conflits intérieurs, sans même m’en rendre compte la plupart du temps, parceque ça se joue à un niveau assez subtil.

J’ai appris petit à petit à rester en contact avec les sensations désagréable, sans trop me raconter d’histoires, sans chercher de solutions, sans me dire que ça ne devrais pas être là, que ce serait mieux si cette sensation n’étais pas là.

 

Hypersensibilité, vers une véritable Richesse Intérieure

Plus nous pouvons trouver de la sécurité intérieure et plus nous pouvons nous ouvrir véritablement à ressentir, percevoir, palper le monde.

Et il n’y a pas non plus de limites à cela. C’est infini.

Lors de ma dernière retraite Vipassana, je me suis sentie « grossière » dans mes perceptions de la realité, mois qui croyais avec des perceptions finies par rapport à une grande majorité.

Je crois que nous sommes des être dotés d’une immense richesse intérieure et que c’est un grand cadeau d’être en vie et de pouvoir la découvrir !

 

Avec beaucoup d’Amour !

Cécile